Les français ont rendez-vous avec la prévention

Dorénavant, vous pouvez prendre rendez-vous avec votre médecin, avec un infirmier ou une sage-femme ou encore avec un pharmacien pour bénéficier d’un rendez-vous prévention. Réservé à certaines tranches d’âge, ce nouveau dispositif renforce le rôle des professionnels de santé de premier recours (libéraux ou salariés) en matière de prévention.

L'Arrêté du 28 mai 2024 relatif aux effecteurs, au contenu et aux modalités de tarification des rendez-vous de prévention précise les effecteurs, le contenu et les modalités de tarification des rendez-vous de prévention. La communication de ce dispositif auprès des professionnels de santé sera officiellement lancée en juin 2024.

Une campagne d'information auprès du grand public sera prochainement mise en place

Introduits par la loi de financement de la sécurité sociale de 2023 (Article L1411-6-2 du code de la santé publique) les rendez-vous prévention ont notamment pour objectifs "de promouvoir l'activité physique et sportive et une alimentation favorable à la santé, de prévenir les cancers, les addictions et l'infertilité et de promouvoir la santé mentale et la santé sexuelle ». Ces rendez-vous visent à établir un bilan sur la santé des personnes lors d’un entretien avec un professionnel de santé, à des moments-clés de la vie, dans le but de faire évoluer les habitudes de vie des patients si nécessaire, pour prévenir l’apparition des maladies.

Dans une précédente édition, nous avions fait mention de ce projet, qui va entrer en application suite à la parution de l'arrêté relatif "aux effecteurs, au contenu, et aux modalités de tarification des rendez-vous prévention" le 28 mai dernier (voir ci-contre).

Un plan personnalisé de prévention est remis à la fin de l’entretien

Les rendez-vous de prévention donnent lieu à des entretiens, à la suite duquel un plan personnalisé de prévention est établi par le professionnel de santé. Ce plan, centré sur les thématiques identifiées comme étant prioritaires lors de l'entretien, formalise un plan d'actions vers un changement d'habitudes de vie. Il est remis à l'individu à l'issue de l'entretien et versé sur Mon espace santé, après information préalable de l'individu et sauf opposition de sa part. Il est également transmis au médecin traitant par messagerie sécurisée, sauf opposition de l'individu.

Tranches d'âge concernées :

        18-25 ans ; 45-50 ans ; 60-65 ans ; 70-75 ans.

Qui les met en œuvre ?
Les médecins, sages-femmes, infirmiers et pharmaciens libéraux ou salariés (centres de santé…). 

Selon quel tarif ?

30 € en métropole et 31,50 € dans les départements et régions d'outre-mer. La facturation d'un entretien de prévention n'est pas cumulable avec la facturation d'un autre acte. Dans le cas où un besoin est identifié lors du déroulement de l'entretien de prévention, peut s'ajouter la facturation d'une consultation de base ou de certains actes techniques. L'entretien de prévention ne peut être facturé qu'une fois par individu et par tranche d'âge, quel que soit le professionnel effecteur.

Ce tarif est jugé insuffisant pas une bonne partie du corps médical. Ce dispositif aura-t-il plus de succès auprès des autres professionnels de santé ? Le tarif de cet acte est fixé par arrêté et ne rentre pas dans le cadre des conventions signées entre l’assurance maladie et les représentants des professionnels de santé libéraux.

Une absence de consensus sur l’intérêt de ce nouveau dispositif

Le Haut conseil en santé publique (HCSP) avait émis un avis en mars 2009 relatif aux Consultations de prévention, dans lequel il notait « les faibles éléments de preuves sur l’intérêt d’une consultation périodique de prévention dédiée ». De nouveau sollicité en 2023, le HCSP a encore une fois marqué ses réticences quant à l’instauration de ces nouveaux dispositifs de prévention en soins de premier recours. Une étude anglaise récente, dont nous faisions le compte-rendu dans une de nos précédentes éditions, témoignait au contraire d’un effet réel de ce type de consultation de prévention en médecine générale. Le débat continue !

François Tuffreau, publié le 8 juin 2024



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